Résoudre l’équation différentielle :
(E)
On résoudra d’abord l’équation sans second membre
associée à (E) en cherchant une solution de la forme : .
Nous avons affaire à une équation différentielle linéaire du second ordre avec second membre non nul.
Les fonctions coefficients du premier membre et le second
membre sont des fonctions définies sur ,
nous menons donc la résolution sur cet intervalle.
Nous allons d’abord résoudre l’équation sans second membre associée à (E) puis en déterminer une solution particulière.
Soit donc à résoudre : (E’)
Comme suggéré, nous allons chercher une solution
particulière de la forme
.
Pour
,
on a alors :
et
.
est solution de (E’) si, et seulement si, on a
pour tout x réel :
La fonction définie sur
par
est donc solution particulière de (E’).
On en déduit, cette équation étant linéaire, que toutes les
fonctions y de la forme ,
où K est une constante réelle quelconque, sont solutions de (E’).
Disposant d’une solution particulière de (E’), nous pouvons en effectuer la résolution complète en utilisant la méthode de variation de la constante.
On va donc chercher des solutions sous la forme : où K est une fonction à déterminer.
En utilisant : et
on a
solution de (E’) si, et seulement si :
En posant ,
on est ramené à l’équation différentielle du premier ordre suivante :
Pour ,
c’est à dire en se plaçant sur l’un des trois intervalles
,
ou
,
nous pouvons écrire :
La fraction rationnelle obtenue se décompose en éléments simples comme suit :
On a donc : que l’on intègre membre à membre sans avoir
besoin d’ajouter de constante d’intégration puisque nous cherchons une autre solution
de (E’).
Il vient :
Finalement, on peut retenir : dont il nous faut déterminer une primitive
puisque nous avions posé
.
Ici encore, nous commençons par décomposer cette fraction rationnelle en
éléments simples. L’approche la plus rapide consiste à effectuer la division
suivant les puissances croissantes à l’ordre 2 du numérateur par
:
G se récrit alors :
On peut alors procéder à l’intégration membre à membre sans introduire de constante d’intégration pour la même raison que celle invoquée plus haut :
On obtient alors en multipliant
par
:
De ce qui précède, on tire l’expression générale des solutions de l’équation sans second membre (E’) :
où et
sont deux constantes réelles quelconques.
Ces solutions sont valables, dans le cas général, sur l’un
quelconque des trois intervalles : ,
ou
.
Une solution particulière de (E) peut être obtenue grâce à la méthode de
variation de la constante mais en considérant cette fois l’équation (E) au lieu
de l’équation (E’). Nous cherchons donc
sous la forme :
.
est solution de (E) si, et seulement si on a
sur l’un des trois intervalles
,
ou
que nous désignons par I :
En posant ,
nous récrivons cette équation comme suit :
Nous en connaissons la solution générale de l’équation sans second membre associée :
En appliquant alors la méthode de variation de la constante
avec ,
on a :
Soit et donc :
.
On en déduit qu’une solution particulière de (E’’’)
est : .
Nous en déterminons une primitive pour obtenir :
.
En multipliant enfin par ,
on obtient finalement :
La solution générale de l’équation différentielle (E) s’écrit finalement :
Nous avons vu que les solutions générales de l’équation (E’)
étaient définies sur l’un des trois intervalles ,
ou
.
Il convient maintenant d’étudier l’existence éventuelle de
solutions de (E) définies sur des intervalles contenant 1
ou 0.
Etude en 1.
Nous considérons ici une fonction f définie comme suit :
Est-il possible de prolonger f par continuité en -1 ?
A gauche de 1,
on récrit f de la façon suivante :
Lorsque x tend vers 1
par valeurs négatives, le seul terme posant problème est
puisque l’on a :
et que, par ailleurs, les autres termes
admettent une limite finie en ce point :
.
Or, le coefficient de est
.
La limite de f en 1
à gauche est donc finie si, et seulement si, nous choisissons :
.
On a alors :
De façon analogue, pour ,
la limite de f en
1
à droite est finie et vaut :
.
La fonction f peut donc être prolongée en 1
si, et seulement si, nous avons
et
.
Soit :
On peut alors prolonger f par continuité en 1
et on a
.
Considérons donc maintenant la fonction définie comme suit :
Etudions la dérivabilité de en
1 :
Sur ,
on a :
.
Comme ,
on a :
est donc dérivable en
1
et on a :
.
Etudions maintenant la dérivabilité seconde de en
1 :
Sur ,
on a :
.
On a alors immédiatement : .
est donc une seconde fois dérivable en
1
et on a :
.
L’équation (E) est-elle vérifiée par en
1 ?
On a d’une part (membre gauche de (E)) : .
On a d’autre part (membre droit de (E)) : .
La fonction vérifie donc (E) en
1
si, et seulement si :
,
soit
.
Finalement, la seule fonction solution de (E) définie sur est :
Etude en 0.
Nous procédons de façon analogue à ce qui vient d’être fait
en 1
en considérant une fonction f définie comme suit :
Est-il possible de prolonger f par continuité en 0 ?
Comme on a : (car
), il vient :
et
.
La fonction f pourra alors être prolongée par
continuité en 0 si, et seulement si : .
On a alors :
Etudions maintenant la dérivabilité de f en 0.
A gauche de 0, on a :
D’où : .
De la même façon, on obtient : .
On en déduit donc que f est dérivable en 0 et que .
Etudions maintenant la dérivabilité seconde de f en 0.
A gauche de 0, on a :
Le seul terme posant problème lorsque x tend vers 0
est : .
n’admet donc une limite finie en 0 que si nous
avons
.
Dans ce cas, il vient : .
De même : .
On en tire donc que f est deux fois dérivable en 0 si, et
seulement si : .
On a alors : .
Finalement, nous considérons les fonctions de la forme :
A quelle condition une telle fonction vérifie-t-elle (E) ?
On a d’une part (membre gauche de (E)) : .
On a d’autre part (membre droit de (E)) : 0
En d’autres termes, quel que soit la valeur de ,
la fonction
vérifie (E) en 0.
Finalement, les fonctions solutions de (E) définies sur sont :
Les
solutions de l’équation s’écrivent finalement :
Cette
fonction étant solution de (E) sur .
Ces
fonctions étant solutions sur et
étant une constante réelle quelconque
Ces
fonctions étant solutions sur ,
ou
et
étant un couple de constantes réelles
quelconques.