On considère l’équation différentielle :
où y désigne une fonction dérivable de la variable x, sur un intervalle donné.
1. Déterminer
l’ensemble des solutions de (E) sur chaque intervalle où ;
2. Montrer qu’il
existe une unique solution définie sur l’intervalle .
Quelle est sa valeur en
?
Montrer qu’il existe une
solution définie sur .
3. Peut-on
définir une solution sur ?
Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du premier ordre avec second membre non nul.
La condition apparaissant dans la première question permet
de séparer les variables pour résoudre l’équation homogène associée à (E). On
va ainsi obtenir des solutions définies sur l’un quelconque des intervalles
,
,
et
.
L’objectif des deux autres questions est d’étudier l’existence éventuelle de solutions définies sur des intervalles plus grands.
Elle s’écrit : (E’)
Les variables peuvent être séparées pour :
.
Pour pouvoir procéder à une intégration membre à membre, il
convient, dans un premier temps, de décomposer la fraction rationnelle : en éléments simples.
Les pôles de F sont : ,
0 et 1 et ce sont des pôles simples. Elle est irréductible puisque le degré de
son numérateur est strictement inférieur à celui de son dénominateur. Sa
décomposition en éléments simples s’écrit donc :
En remarquant que la fonction est impaire, on a :
On a donc :
On a : .
Posons alors : .
Pour ,
on a :
.
D’où : .
Par ailleurs : .
Posons alors : .
Pour ,
il vient :
.
D’où : .
Finalement :
L’équation homogène se récrit alors :
L’intégration membre à membre donne alors :
Finalement, la solution générale de l’équation homogène s’écrit :
où K est une constante réelle quelconque. On rappelle
que cette solution est définie sur l’un quelconque des intervalles : ,
,
et
.
Pour déterminer une solution particulière de (E), nous allons appliquer la méthode de
variation de la constante au résultat précédemment obtenu.
On cherche donc sous la forme :
où K est cette fois une fonction
inconnue à déterminer.
Dans ces conditions, on a directement : .
(Les termes en « »
s’annulent classiquement par cette méthode)
On a donc : .
Nous sommes libre de choisir une primitive quelconque. Mais
comme cette primitive va être divisée par ,
on a tout intérêt ici à retenir :
Il vient alors : .
La solution générale de l’équation différentielle (E) s’écrit finalement :
où K désigne une constante réelle quelconque. Ces
solutions sont définies sur l’un quelconque des intervalles : ,
,
et
.
Cette étude consiste en fait à étudier l’existence de solutions de l’équation (E) définies en 0.
On va donc considérer une fonction f définie comme suit :
A gauche de 0 on a : .
Or, on a simplement : .
On en tire donc : .
De façon analogue, on a : .
Une condition nécessaire pour pouvoir prolonger f par continuité en 0 est donc de choisir :
On considère alors la fonction définie sur
par :
Comme : ,
on peut prolonger
par continuité en 0.
On travaille donc désormais avec la fonction définie sur
par :
Sur ,
est dérivable comme fraction rationnelle et on
a :
En particulier, on a : .
Cette fonction vérifie bien sûr (E) sur les intervalles et
.
Il reste à étudier si l’équation (E) est vérifiée pour
.
Pour ,
le membre de gauche de (E) vaut :
L’équation (E) est bien vérifiée pour .
L’équation
(E) admet comme unique solution définie sur la fonction
définie par :
Les études étant similaires, nous détaillons l’étude sur .
Nous considérons, de façon analogue à ce qui a été fait
précédemment, une fonction f définie sur par :
Comme ,
on a :
De façon analogue, f admet une limite finie à droite
de 1
si, et seulement si,
.
En conclusion, on peut prolonger f par continuité en 1
si, et seulement si, on a :
La fonction obtenue, que nous noterons ,
définie sur
,
s’écrit :
Elle est dérivable sur cet intervalle comme fraction rationnelle et on a :
En particulier : .
Cette fonction vérifie bien sûr (E) sur les intervalles et
.
Il reste à étudier si l’équation (E) est vérifiée pour
.
Pour ,
le membre de gauche de (E) vaut :
L’équation (E) est bien vérifiée pour .
L’équation
(E) admet comme unique solution définie sur la fonction
définie par :
De façon analogue, on montrerait que sur ,
l’équation (E) admet comme unique solution la fonction
.
En
conclusion, l’équation différentielle (E) admet une seule solution définie sur ,
il s’agit de la fonction h définie par :
L’équation différentielle (E) n’admet pas de solution
définie sur
puisque les solutions définies sur
,
d’une part, et sur
,
d’autre part, ne sont pas raccordables.
La solution générale de l’équation différentielle (E) s’écrit :
où
K désigne une constante réelle quelconque. Ces solutions sont définies
sur l’un quelconque des intervalles : ,
,
et
.
L’unique
solution définie sur l’intervalle s’écrit :
L’unique
solution définie sur s’écrit :