Soit  un anneau commutatif.

On dit d’un idéal I de A qu’il est « premier » s’il vérifie :

 

 

 

L’objectif est ici de démontrer que tout anneau commutatif dont tous les idéaux sont premiers est un corps.

 

On suppose donc que tous les idéaux de A sont premiers.

 

1.    Démontrer que A est intègre ;

2.    Soit a un élément non nul de A. Démontrer que les idéaux engendrés par a et  sont égaux. En déduire alors que a est inversible et conclure.

 

 

 

Analyse

 

Un exercice mettant en œuvre quelques notions fondamentales relatives aux anneaux et aux idéaux.

 

 

Résolution

 

1.      Soit x et y deux éléments de A. Supposons que l’on ait : .

L’ensemble  est un idéal de A. Par hypothèse, il est premier. On en déduit donc :  ou . C'est-à-dire :  ou . L’anneau A est bien intègre.

 

L’anneau A est intègre.

 

2.      Notons  et  les idéaux respectivement engendrés par a et . Pour établir l’égalité , il suffit d’établir :  et .

 

La deuxième appartenance ne pose pas de difficulté particulière.  étant un idéal de A, on a, par définition d’un idéal : . En choisissant en particulier , on obtient : .

 

Pour établir la deuxième appartenance, nous allons utiliser le fait que l’idéal  est premier. On a en effet : , c'est-à-dire : . L’idéal  étant premier, on en tire :  ou , c'est-à-dire : .

 

Comme  et , il vient : . Le résultat est ainsi établi.

 

Pour tout élément a non nul de A, les idéaux engendrés par a et  sont égaux.

 

Puisque a appartient à l’idéal , on peut affirmer qu’il existe un élément b de A tel que : . Soit : , d’où : .

Or, à la question précédente, nous avons établi que l’anneau A était intègre. On en déduit :  ou . L’élément a considéré étant non nul, il vient : .

On en tire que a est inversible d’inverse l’élément b.

 

Tout élément non nul de A est inversible.

 

Puisque tout élément non nul de A est inversible, on en déduit finalement :

 

 est un corps.

 

 

 

Résultat final

 

Tout anneau commutatif  dont tous les idéaux sont premiers est un corps.